Le kendo est une forme d’escrime au sabre à deux mains où grâce à l’emploi de matériel adapté (arme en bambou, armure de protection) les assauts sont menés de façon réelle. Les pratiquants sont appelés kendoka (peu usité au Japon) ou kenshi (剣士). Le kendo est pratiqué aussi bien par les hommes que par les femmes, les entraînements (appelés Keiko 稽古) étant généralement communs. Des compétitions fémimines sont organisées, mais il n’est pas rare de constituer des équipes mixtes lors de championnats. Grâce aux protections et à l’absence de contact physique violent et de chutes, le kendo peut se pratiquer jusqu’à plus de 80 ans. Le kendo se pratique dans un dōjō (道場). Il n’existe pas de catégorie de poids et les pratiquants ne portent aucun signe extérieur de leur grade.
Le shinai/shinaï (竹刀) est un sabre composé de quatre lattes de bambou attachées entre elles. Le shinai représente le katana et à ce titre est censé posséder un tranchant, la partie opposée au fil (tsuru) qui maintient l’assemblage du shinai. Les coups valables doivent être portés avec ce tranchant correctement orienté (notion de hasuji (刃筋)). La longueur et le poids du shinai varient avec la catégorie (homme/femme, enfant/adolescent/adulte) du pratiquant.
Dans la pratique à 2 sabres (nito 二刀) le combattant utilise 2 shinais de longueur différente. Il existe également des shinais en matériaux composites (fibre de carbone). Plus résistants, ils nécessitent moins d’entretien que les shinais en bambou. Le shinai doit être, dans un souci de prévention des accidents, correctement entretenu. Pour cela il doit être inspecté avant chaque utilisation et si besoin est, démonté afin de poncer ou de changer une lame abimée.
Le bokutō (木刀) ou bokken (木剣) est une version en bois du katana. D’aspect, il est plus proche de ce dernier que le shinai. Il était autrefois utilisé pour l’entraînement, mais il a aujourd’hui été remplacé par le shinai. Le bokutō reste toutefois employé pour l’exécution des kata.
Les vêtements traditionnels sont le hakama (pantalon jupe) et le kendo-gi (veste). En coton (mais aussi en matières synthétiques) ceux-ci sont généralement de couleur indigo. Les extraits végétaux utilisés pour la teinture ont des propriétés styptiques. Des tenues de couleur blanche sont utilisées pour des raisons économiques (enfants) mais aussi pour symboliser la pureté de l’esprit (cette tenue est le plus souvent portée par certains maîtres, des femmes, des pratiquants du dojo de la police impériale etc.). En kendo le grade du pratiquant n’apparaît pas sur ses vêtements.
Le Kendo-gu (encore appelé bogu) est l’armure protégeant principalement les parties du corps visées et limitant ainsi, tout comme le shinai, les risques de blessures lors de l’entraînement ou des combats. Il se compose des éléments suivants :
men (面) : masque pourvu d’une grille métallique couvrant le visage et la tête, les épaules et la gorge.
kote (甲手) : gants protégeant les poignets et une partie des avant-bras.
do (胴) : plastron protégeant le ventre au niveau des côtes et qui remonte jusqu’à la poitrine.
tare (垂) : protection couvrant le bas-ventre et le haut des cuisses. Sur la pièce centrale du tare est enfilé un sac en tissus appelé Zekken portant le nom du Kenshi ainsi que d’autres indications (drapeau national, dojo ou club d’appartenance etc.).
Les parties souples de l’armure sont constituées de pièces de tissus en coton rembourrées, surpiquées et renforcées par des pièces de cuir (le plus souvent en daim) ou en matières synthétiques, le tout teinté indigo. La grille du men (mengane) est réalisée en métal (duralumin, inox ou titane) ou en céramique. Le do est traditionnellement constitué de lattes de bambou recouvertes de cuir et laqué.
De nos jours d’autres matériaux (plastique, fibre de carbone etc.) sont également employés. La partie supérieure du do protégeant la poitrine est en cuir ou en matières synthétiques.
« Le kendo commence et se termine par un salut ». Cette règle fondamentale enseignée dans tous les dojo souligne l’importance de l’étiquette qui fait totalement partie de la pratique du kendo.
Les saluts (en début et fin de cours, en début et fin de combat), la façon de s’aligner dans le dojo, la manière de s’équiper, de tenir le Shinai hors combat etc, font l’objet d’un ensemble de conventions dont l’origine remonte à l’époque des samurai et dont le détail peut quelque fois varier selon les professeurs et les dojo.
L’étiquette exprime le respect et la gratitude envers les autres pratiquants et les professeurs, mais aussi envers le dojo et le matériel.
Les kata (aussi appelés kendo no kata ou nihon kendo kata) sont des enchaînements précis de techniques sous une forme entièrement codifiée (y compris les saluts) synthèse de différentes écoles anciennes. Créés en 1912 par un comité d’experts ils se composent de dix séquences codifiées de combat entre deux partenaires (appelés uchitachi et shitachi), sept avec le bokken ou bokuto (sabre long) et trois pour lesquels shitachi utilise un kodachi (sabre court). Dans la réalisation des Kata, l’un des partenaires joue le rôle d’attaquant (uchitachi) et l’autre conclut l’action (shitachi). L’objectif du kata est l’exécution fluide sans faille des techniques et l’accent est mis sur la qualité et l’authenticité de l’exécution. Pour cette raison, les kata se révèlent très pédagogiques pour se perfectionner dans l’exécution des différentes techniques.